Avec Pierre-Antoine Hémon, Antoine Laroye, Tom Lévèque, Caroline Saule, Rudy Sénécal
Nouvelle adaptation : Paul Stebbings, Gaspard Legendre, Jessica Saraf
Musique originale : Christian Auer
Le Comte de Monte–Cristo est l’un des romans les plus passionnants et profonds jamais écrits. Nous suivons le destin d’Edmond Dantès, un jeune homme apparemment comblé : du succès mondain en tant que jeune capitaine d’un navire, à l’amour romantique avec la belle Mercedes. Mais tout lui est arraché par un amant jaloux, un banquier avide et un juge corrompu. Edmond est jeté en prison pendant quinze longues années. Un prisonnier mourant révèle le secret de la cachette d’un grand trésor et Edmond organise l’une des évasions les plus célèbres de toute la littérature. Les richesses se trouvent sur l’île de Monte–Cristo, dont Dantès devient le comte. Il entreprend sa terrible vengeance…
Mais à mesure que sa vengeance furieuse prend de l’ampleur, que ressentons-nous face à sa cruauté ? Est-ce un œil pour œil ? Edmond Dantès est-il victime de sa propre obsession vengeresse ?
Le livre et la pièce soulèvent des questions de justice et de vengeance et de nos propres comportements face à l’adversité.
Cette adaptation scénique inscrit le début du spectacle dans la grotte de Monte-Cristo, où Edmond Dantès, des années après les événements, est représenté entouré de figures de la vengeance, étranges créatures qui assisteront le comte dans la mise en place du spectacle. Cette ouverture questionne immédiatement le spectateur sur son sens moral et son pouvoir individuel. Peut-on se satisfaire de sa propre justice rendue ?
Puis nous entrons dans l’histoire, par le récit de la mer, la tourmente de la tempête, point de départ de ce récit dramatique. De la toile bleue, matière mouvante, symbole de la marine sert de fond à ce premier acte. Hommage direct à l’histoire du théâtre auquel les marins ont apporté leur savoir-faire au début du XIXème siècle. La méta-théâtralité et le récit se mélangent en créant une machinerie artisanale, faite de guindes et de tissus qui représenteront les différents lieux de la première partie.
Lorsque Dantès est jeté à la mer après le Château d’If et qu’il va pour découvrir la grotte de Monte Cristo, d’autres toiles apparaissent, aux couleurs différentes. Cette rupture représente à la fois le brusque changement politique auquel Dantès fait face mais aussi son profond changement personnel. La quête de la vengeance est lancée, dans un monde métamorphosé.
On assiste à la revanche d’un homme du peuple qui s’attaque à l’Empire. D’autres espaces naissent, de nouvelles couleurs guident Dantès et représentent un monde plus âpre, plus violent, plus anguleux.
La mise en scène de ce roman intemporel, d’une actualité impressionnante et aux thématiques universelles, est accompagnée de chansons qui amplifient la puissance du récit, par une dimension presque opératique. Les personnages expriment par le chant les émotions qui les dépassent et la choralité invite à redécouvrir les fondements de notre commun, par opposition à la quête individuelle mise en place par Edmond Dantès, devenu comte de Monte-Cristo.