LE THEATRE DU HERON

Les Trois Mousquetaires

d'après Alexandre Dumas

Mise en scène de Gaspard Legendre

Avec Jérémy Branger, Charlotte Chabbey, Christophe Delesques, Lupo Franceschi, Sami Kali

Nouvelle adaptation : Paul Stebbings & Gaspard Legendre
Musique : Christian Auer

Une coproduction LE THEATRE DU HERON / ADG EUROPE

 

Durée : 75 min

A propos

Sommes nous libres aujourd’hui de nos valeurs et sommes nous encore maîtres de nos destins ?

Où commence le théâtre ? Que raconte-t-il aujourd’hui ?

En plongeant dans l’univers des Trois Mousquetaires par celui du cabaret, nous questionnons d’emblée le texte et sa représentation. L’oeuvre de Dumas est-elle contemporaine et quelle lecture pouvons-nous en faire ?

Un roi quasi déchu, une tavernière méprisée, un duc sensible, une femme qualifiée de sorcière… toute une galerie de personnages apparaissent sous nos yeux pour décrire une société ancienne, mais qui peut cruellement nous rappeler celle dans laquelle nous vivons.

Dans ce spectacle, les genres et les époques se mélangent d’emblée. Alors que nous nous apprêtons à entrer dans un cabaret d’époque – « Le Mouton Blanc » a vraiment existé, le style musical contemporain questionne ce lieu pour mieux décrire un endroit universel.

Le spectacle oscille entre hommage et modernité. Alors que le style théâtral peut relever de la commedia dell’arte, de nombreuses références sont issues du dernier siècle : les larmes de la Reine rappellent les larmes d’or de Klimt, Rochefort le fantôme de l’opéra et les gardes l’univers onirique d’Hayao Myazaki…

Au centre de la mise en scène, nous questionnons le pouvoir et les statuts. Les gardes, soumis à Richelieu, portent un masque noir complet, qui définit clairement leur impossibilité de s’exprimer. Mathilde est de son côté, clairement malmenée par le prédateur Rochefort et victime, elle ne peut que s’exécuter sans avoir la force de s’opposer à lui. 

L’amour du Duc et de la Reine représente un amour interdit, inacceptable pour la société. La Reine n’est après tout, qu’un faire-valoir de son époux et  instrument politique. Chacun de ses mouvements est extrêmement défini, contrôlé, supervisé pour cette femme qui ne pourra jamais se relâcher, contrairement à Milady qui ne cesse d’évoluer dans un cadre libre et sans limite qui la conduira à la mort. Cette femme est qualifiée de sorcière et ne pourra donc jamais, s’inclure dans la société.

Sur le – petit – trône, un Roi. Un homme apeuré, constamment en fragilité face à un potentiel complot, trahi par un Cardinal qui met tout en place pour obtenir le pouvoir et ainsi se définir par un statut valorisant dans la Société.

Les mousquetaires quant à eux, portent chacun une faille personnelle, une histoire que d’Artagnan vient raviver alors qu’il grandit lui-même et d’une certaine manière, passe à l’âge adulte. Il ne connaît pas les codes en arrivant à Paris et finit par être intégré dans la société en devenant « mousquetaire ». Mais est-ce vraiment son choix ? Et que deviendra-t-il si jeune, après avoir atteint ses rêves, au prix de la mort de sa bien aimée ?

Les réussites personnelles sont confondues avec les réussites collectives et l’ensemble des artistes du cabaret nous confrontent à cette question : qui est mouton, qui s’émancipe ? Sommes nous libres aujourd’hui de nos valeurs et sommes nous encore maîtres de nos destins ?